Pot-limit Omaha : pour débuter.

Je retranscris pour Grenoble Poker un post (en plusieurs messages) que j'ai à l'origine écrit pour les Gladiatores. On y trouve les bases de l'Omaha Pot-Limit en table pleine. Bonne lecture (@admins : post-it?).

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Préambule : huit joueurs à la table, cash game, Omaha quatre cartes pot-limit. Tableau similaire au Hold'em, flop, turn, river, soit quatre tours de mise. Différence majeure de lecture d'un board par rapport au Hold'em : il faut utiliser deux cartes de sa main (sur les quatre) et trois cartes du tableau (sur les cinq).

Cela amène quelques modifications sur certains tableaux :

Tableau de quatre cartes à la couleur : : un joueur avec n'a pas couleur, il a brelan de Rois et perd contre , qui fait quinte au Valet.

Tableau où un broadway suffit à faire quinte max : : trois joueurs dans le coup, un avec , l'autre avec , le troisième avec , mais seuls les deux premiers font quinte à l'As, le troisième n'a qu'une quinte au Roi (en utilisant la Dame et le Neuf de sa main).

Tableau avec un brelan : , avoir en main le dernier Neuf suffit pour être max, puis la deuxième main est (Full aux Valets), puis (Full aux Neufs par les As), puis (Full aux Neufs par les Rois), etc. Un joueur avec n'a pas mieux que brelan de Neufs avec Dame et Valet kickers, une main très faible.

Tableau avec deux paires, le tableau le plus difficile à assimiler pour un joueur habitué au Texas hold'em : , la main max est ici le Carré de Rois, puis le carré de Neufs, puis le Full aux Rois par les Valets (, il faut Roi et Valet en main), puis le Full aux Rois par les Neuf (il faut Roi et Neuf en main, ). Une main comme fait quinte comme meilleure combinaison, ce qui n'est pas si mal sur un tel tableau, mais sera battue par d'autres fulls sans Roi comme (full aux Valets par les Neuf), ou (full aux Neuf par les Valets). L'ordre des mains sur un tableau avec deux paires dépend de la hauteur de la carte seule par rapport aux deux doublettes sur le tableau.

Très grosse fréquence du jeu max à l'Omaha : sur une table complète, le jeu est très facile parce qu'il suffit en général de lire le tableau, d'en déduire le (ou les) jeux max, de miser le pot (ou un value-bet à la rivière) quand on l'a, de payer quand on peut tirer pour le battre, et de passer dans les autres cas.

Tableau : , il reste trois joueurs dans le coup, le premier de parole fait une mise conséquente, le plus probable est qu'il a 6 et 5 en main pour la quinte max. Ne vous demandez pas ce qu'il fait là avec 6 et 5, peut-être qu'il avait , peut-être qu'il avait , le fait est qu'il les a et que vous n'avez aucune raison de payer avec autre chose que le jeu max.

Très faible fréquence des bluffs à l'Omaha en table complète : il est peu fréquent de gagner un coup en misant avec peanuts en Omaha (vol pur), mais il faut quelques conditions nécessaires : être certain que d'autres joueurs ne sont pas intéressés par le tableau, ce qui implique un flop dry, rainbow, déconnecté, ou pairé, et la position absolue pour pouvoir exploiter la faiblesse adverse. En revanche, le continuation bet au flop fait partie du vol automatique lorsqu'on a relancé au bouton (position absolue) et qu'on a un seul payeur en table shorthanded (6 joueurs et moins).

Les mains de départ : en table complète, les mains de départ ont des critères très stricts de choix. Premier critère, il faut que les quatre cartes de votre main travaillent ensemble. Si vous avez trois cartes qui vont bien ensemble et une quatrième qui n'a rien à voir avec le lot, sachez que vous retirez la moitié de son potentiel à votre main (deux cartes choisies parmi trois font 6 possibilités, alors que deux cartes choisies parmi quatre en font 12). Bien entendu, certaines combinaisons comportant une paire ne font pas 12 possibilités (par exemple : , il y a en fait , , , et , soit quatre combinaisons qui jouent, mais elles ont de la valeur parce que les quatre peuvent faire le jeu max), mais lorsqu'il n'y a pas de paire en main, la quatrième carte prend toute son importance pour bien coordonner une main. Prendre , ajouter un et on jette, un et on peut jouer, un et on voudra jouer.

Choisir une main de départ pour pouvoir jouer le jeu max.

Pour faire full, il vaut mieux avoir une grosse paire en main (As et Rois super, Dames Valets Dix ça va, 9 8 7 bof, 6 5 4 3 2 à jeter). Bien entendu, les brelans en main sont à jeter; même est une main faible, qui n'a que deux combinaisons ( et ), et il y a moins de chances de toucher un As au flop pour faire brelan.

Pour faire couleur max, il faut avoir l'As coloré en main (il est préférable de ne pas avoir de troisième carte de la même couleur dans la main, mais ce n'est pas rédhibitoire lorsque les quatre cartes connectent bien), parfois avoir le Roi coloré en main (et voir l'As tomber au flop), et ne pas jouer de couleur à la Dame ou au-dessous en espérant tirer une couleur et gagner. Alors me direz-vous, pourquoi jouer une main comme plutôt que si on ne veut pas la jouer pour tirer une couleur au Valet (Pique) ou à la Dame (Trèfle)? Réponse : parce qu'on cherche à combiner le potentiel de notre main. Si le flop tombe , il est probable que quelqu'un a la quinte ou cherche à en tirer une meilleure. Dans ce contexte, il est important de pouvoir toucher des turn magnifiques, comme le , le ou la , qui complètent votre quinte et qui vous permettent d'améliorer encore contre un joueur qui aurait la même quinte que vous. Et, s'il y a eu des mises au flop, pourquoi voulez-vous qu'un joueur ait payé avec un tirage max à Pique, à Trèfle ou à Coeur, puisque ce tirage est backdoor?

Pour faire quinte max, il faut, pour être max en table complète, avoir quatre cartes connectées toutes supérieures au Six. Il est possible de jouer quelques mains avec des petites cartes (), mais ces mains trouveront trop rarement leur flop, et surtout trouveront rarement un adversaire pour vous payer avec la deuxième meilleure main. Le degré de connexion des cartes est important, une main trop étalée comme n'est pas forcément intéressante du point de vue de la quinte. La règle générale est de considérer que quatre cartes connectées avec deux trous au maximum peut être jouable pour une quinte, par exemple n'a aucun trou, a un trou, a deux trous, et a deux trous également. Quand on veut jouer pour le jeu max, il est important que les trous soient en bas, et non en haut : est une main marginale pour jouer une quinte max, parce que la Dame ne joue pas un rôle très actif sur la main (on peut tirer sur un flop , mais sur un flop on devra passer sous peine de perdre gros si on touche, ce qu'il faut savoir éviter à l'Omaha.

Est-ce que ça sert à quelque chose de savoir comparer les mains les unes aux autres en % préflop? En tournoi, ça sert, parce qu'il y a toujours un moment ou un autre où un joueur se retrouve shortstack, et doit prendre la décision de jouer sa main préflop. Préférer en ce cas les grosses paires et les grosses cartes, jouer les cartes parfaitement connectées et colorées (), et rien d'autre. Il n'y a aucune main en Omaha qui soit largement favorite sur toutes les autres, comme la paire d'As au Texas Hold'em. Beaucoup de joueurs surestiment la force en Omaha d'une main qui comporte deux As. est une main qui a moins de la moitié des chances de gagner, préflop, contre . On retrouve l'idée de la bonne coordination des quatre cartes de la main comme critère primordial de force d'une main à l'Omaha. Dès qu'on joue en cash game, ou avec de la profondeur, ou à une table complète, et a fortiori à une table semi-loose (au moins quatre joueurs par flop), l'Omaha est un jeu où la force a priori d'une main n'est d'aucun secours par rapport à l'évaluation a posteriori (après le flop, la turn ou la river) de la même main, la lecture du tableau est primordiale.

Bien comprendre la structure de la mise pot-limit. En pot-limit, la mise est limitée par un montant maximum qui est déterminé ainsi : c'est la somme de tout ce qui est au milieu et de deux fois le montant de la dernière mise du tour de jeu en cours.

Exemples : préflop, blindes 2-4. Le premier joueur qui relance peut relancer jusqu'à (2+4)+(2*4)=14. Le premier terme représente ce qui est au milieu (même si c'est encore devant les joueurs), et le second terme est le double de la "dernière mise", qui vaut ici 4, une blinde.

préflop, blindes 2-4, deux limpers. Le joueur qui relance peut relancer jusqu'à 22=(2+4+4+4)+(2*4).

préflop, blindes 2-4, deux limpers, puis une relance à 12. Le joueur suivant peut relancer jusqu'à 44=(2+4+4+4+12)+(2*12).

On constate que les limpers modifient de façon linéaire le montant maximum de la relance, alors qu'une relance, même petite, modifie de façon géométrique le montant maximum des relances. Le facteur est de 1 par limper, mais de 3 pour chaque relance, au sens américain du terme (montant au-dessus de celui qui était à payer par le call).

Lorsqu'il n'y a pas de mise dans le tour de jeu en cours, la mise est limitée à ce qu'il y a au pot, normal.

Exemples : au flop, il y a eu 14 préflop, 4 joueurs, plus les blindes. Le pot fait 62, ce qui est le montant maximal de mise pour le premier joueur à miser au flop.

Même coup, un joueur a misé 62, deux ont passé, le dernier hésite à relancer. Il peut relancer jusqu'à (62+62)+(2*62)=248, soit quadrupler le montant de la relance. Une mise pottée et payée triple le pot, alors qu'une mise pottée deux fois et payée (toujours à deux joueurs) triple deux fois le pot, et le multiplie donc par neuf. Ce facteur géométrique en puissance de trois est caractéristique de la structure pot-limit.

On en déduit avec une facilité déconcertante la cote minimale qu'il faut avoir pour payer une mise à la hauteur du pot (que ce soit après check et pot, ou bien après pot'n'pot) : 2 pour 1, donc 33% d'équité au minimum. S'il y a un payeur (check - pot - call), la cote passe à 3 pour 1, soit 25%, etc.

Savoir évaluer un tirage en Omaha. Au Hold'em, les mains à tirage ont 8 ou 9 outs (tirage quinte, tirage couleur), parfois davantage même si c'est plus rare. Avoir 4 outs (tirage ventral, ou tirage full avec deux paires sur board à quinte ou couleur) n'est pas un tirage, pas plus que les tirages à 5 ou 6 outs (tirage pour pairer un kicker, ou tirage d'une paire pour deux surcartes).

En Omaha, 9 outs est très banal. Un tirage couleur max (comme au Hold'em), un tirage quinte intérieur (généralement réalisé avec des broadways) ont tous les deux 9 outs. Vous connaissez le tirage couleur max : sur un flop ; le tirage quinte intérieur c'est sur un flop , où vous jouez un Roi, une Dame ou un Valet (il en reste donc au mieux 9 dans le paquet) pour faire quinte max. On peut également jouer un tirage quinte intérieur avec sur le même flop , mais c'est plus risqué parce que on pourrait toucher un 9 à la turn (on est temporairement max avec 87) et perdre à la river face à une quinte supérieure, un full ou une couleur backdoor (ça fait beaucoup de cartes à éviter).

Alors, on essaie en Omaha de combiner les tirages de quinte, par ce qu'on appelle les tirages enveloppants (wrap en américain). On dit aussi, en argot, "avoir le rab' de quinte", ce qui sonne très bien avec l'anglicisme "avoir le wrap de quinte". Un rab' de quinte, c'est par exemple (une main marginale mais pas forcément injouable) sur un flop . 3 Dames 3 Valets 3 Dix et 4 Sept donnent la quinte max, soit 13 outs. On trouve beaucoup de combinaisons de tirage max à 13 cartes. Comparer, sur le même flop, avec la main , qui est une main avec tirage enveloppant, mais où seulement 7 outs lui donnent quinte max (4 Cinq et 3 Six), tandis que 6 outs lui donnent une quinte qui pourrait être battue sans amélioration possible (3 Sept, et être battu par JTxx, ou 3 Valets, et être battu par QTxx). Il faut tirer les quintes par le haut, c'est à dire avoir en main les cartes au-dessus de celles qui sont étalées sur le tableau. Ceci explique pourquoi, dans le paragraphe sur la sélection des mains, j'ai expliqué que les trous d'une main connectée devaient être en bas (QJT7 bien), et non en haut (Q987 mal). Cela évite de se retrouver par la suite dans une situation embarrassante, avec beaucoup d'argent à miser pour toucher un tirage qui pourrait ne pas être max.

Toujours sur les quintes, on obtient des tirages à 16 outs avec des connecteurs à deux trous tels que sur un flop . 3 As, 3 Rois, 3 Valets, 3 Neuf et 4 Huit font 16 outs pour la quinte max. Si l'on n'a pas l'As en main, avec par exemple , on a un tirage à 17 outs mais il faut se méfier lorsque les Rois et les Valets sortent, parce que notre quinte n'est pas max. Avec cette dernière main, on a tout de même 11 outs pour être max (As, Neuf et Huit).

Le tirage enveloppant qui a le plus d'outs est celui obtenu avec le connecteur à deux trous sur un flop . 4 As, 3 Rois, 3 Dames, 3 Neuf, 3 Huit et 4 Sept font 20 outs, dont 14 sont max ici.

Il n'y a pas de tirage parfait qui donne à la fois 17 outs ou plus en faisant quinte et qui fasse que ces quintes soient toutes max. Avec trois cartes connectées en haut, on peut obtenir 13 outs max. Avec deux cartes en haut suivies d'un trou, le nombre d'outs max baisse, mais le nombre d'outs augmente.

On peut bien sûr améliorer ses tirages quintes en les combinant avec un tirage couleur max. Pour simplifier, je prendrai trois cartes pour la quinte et l'As ne jouant pas pour la quinte.

: sur un flop , il y a 9 Trèfles, 3 Huit, 2 Sept (le est déjà compté), 2 Six (idem ), 3 Trois (idem ), soit 19 outs toutes max.

sur un flop , il y a 9 Trèfles, 3 Neuf, 2 Huit (idem ), 2 Six (idem ), 3 Quatre (idem ), soit 19 outs max également.

sur un flop , il y a 9 Trèfles, 3 Dix (), 3 Neuf, 2 Huit (), 2 Cinq (), 3 Quatre (), soit 22 outs, mais cette fois cinq d'entre elles ne sont pas max (les Neuf et les Huit). 17 outs max ce n'est pas si mal.

Parlons maintenant des brelans floppés, qui ne sont rien d'autre que tirage full. Pourquoi cela? Parce que les tableaux où un brelan n'améliore pas et où ni quinte ni couleur n'est possible de façon à ce que le brelan soit encore max à la river sont assez rares : par exemple est max sur un tableau . Dans la plupart des autres cas, il améliorer en full pour gagner le coup. Le tirage full est un tirage bâtard, puisqu'il est composé d'un nombre d'outs changeant : 7 à la turn, 10 à la river. Sur deux cartes, cela fait 36% cumulés lorsque le détenteur du brelan sait avec certitude qu'il est derrière, par exemple sur un flop ou sur un flop . Bien raisonner que le nombre d'outs est majoré, parce que parfois on a une carte en main qui va avec le board, et qui supprime un out qu'on attendait, par exemple sur un flop . Le tirage full doit être payé avec une bonne cote, parce qu'à l'Omaha, dès qu'une doublette apparaît au tableau, les détenteurs de quintes et de couleurs ne vont pas mettre longtemps à passer leur main, ce qui enlève a priori toute cote implicite. En revanche, on fait beaucoup d'argent en Omaha avec un full supérieur contre un petit full. Ce dernier point explique que je recommande de ne pas jouer les petites paires en main, car quand elles touchent brelan, c'est un coup à perdre beaucoup d'argent.

Le cas des trips floppés est similaire, c'est un tirage full. Sur un board , il est probable que seuls deux joueurs avec un Neuf en main s'affrontent. Celui qui est devant a généralement 60% de chances de gagner le coup sur deux cartes, mais rarement plus. Bien entendu, avoir 9Axx ou 93xx en main ne garantit pas plus que ce petit avantage. On aura mieux lorsque l'adversaire joue une main affaiblie, par exemple 9KQQ, qui a bien moins de chances de toucher full (25% sur deux cartes). Comme on le voit, la cote pour la main qui est devant varie entre 1 contre 1,5 (60-40) et 1 contre 3 (75-25). Et le tirage Pique dans tout ça? Si un joueur a le Neuf et un tirage Pique (et que son adversaire a un meilleur kicker mais pas Full), les cotes peuvent monter au mieux à un 50-50 ( contre , c'est à dire le cas le plus favorable pour celui qui tire).

Le cas est plus compliqué lorsqu'il y a une carte au-dessus de la doublette, par exemple . Les tirages quinte ou couleur ne valent absolument rien et doivent être passés, ce qui laisse trois possibilités de mains pour payer une mise : avoir le Neuf sans le Valet mais avec une Dame, un Roi ou un As; avoir le Neuf avec le Valet et éventuellement d'autres figures; et avoir la paire de Valets en main. Remarquez que le joueur qui a la paire de Valets en main ne doit pas se préoccuper du carré de Neuf floppé, car le cas est trop rare pour que l'économie réalisée par des gros laydowns compense l'argent qu'on n'aura pas gagné lorsque le full max est la meilleure main. Enfin, bien que d'un point de vue théorique une paire d'As, de Rois ou de Dames en main puisse tirer pour faire un meilleur full, payer pour deux outs est une faute évidente, et qui ne peut pas être compensée en implicites même si on rentabilise sur deux mises pottées (on paie 1 au flop, on potte 3 turn puis 9 river, on a risqué 1 pour gagner 1+1+1+3+9=15, alors que la cote est de 22 contre 1). En conclusion, le trips floppé est difficile à jouer lorsque l'autre carte du flop est au-dessus et que quelqu'un mise devant vous. Ne pas hésiter à passer la main tant que les mises sont encore petites, c'est un coup à gagner un petit pot ou à en perdre un gros.

Comment est-ce qu'on gagne de l'argent en Omaha? On gagne de l'argent en observant les mains que jouent les adversaires. La plupart des joueurs issus du Texas Hold'em et qui débutent en Omaha jouent toutes les mains avec une paire, jouent les flops quand ils touchent leur brelan, et le plus souvent gagnent des petits pots (parce que leurs adversaires abandonneront tout de suite le coup au flop ou dès qu'une doublette apparaît à la turn) et en perdent des gros, selon que leur tirage à 10 cartes pour faire full rentre ou pas à la river (une chance sur quatre, soit 3 contre 1, sur une carte). Le brelan est en Omaha la main la plus évidente qui soit à une table complète, et en fait, quand on joue pour être max, c'est bien face au brelan présumé que l'on joue. Contre ces joueurs, jouer le brelan max, pour gagner gros contre brelan moyen et petit brelan (ne pas se préoccuper des rares cas où le carré apparaît), et jouer les tirages combo qui touchent à la turn pour rentabiliser contre le tirage full. Ce que les joueurs issus du Texas Hold'em ignorent en Omaha, c'est que le tirage full est un tirage faible. Il y a des tirages max à 13, 16 ou 19 outs sur deux cartes, alors pourquoi penser qu'un tirage à 7 puis 10 outs est fort?

Deuxième catégorie de main jouée : le tirage couleur. Les joueurs sérieux ne jouent que les tirages couleur à l'As, et quand ils jouent ce type de main et que vous en voyez une à l'abattage, regardez bien la texture de sa main. Avait-il seulement 9 cartes du tirage couleur pour gagner, ou bien avait-il d'autres possibilités combinées (quinte ventrale, quinte intérieure, quinte des deux bouts, rab' de quinte)? Vous en saurez plus ainsi sur le niveau de ce joueur en Omaha.

Troisième catégorie de main jouée : les tirages quinte. Le bon joueur d'Omaha inclut ces mains à son répertoire, sait rapidement quels tirages doivent être joués et quels tirages doivent être passés (observez que j'ai passé plusieurs paragraphes pour parler des quintes, et assez peu pour parler des couleurs ou des fulls).

aiglon147 a écrit:

Plus je lis tes articles et plus j'ai l'impression que la valeur des mains est quand même bien plus compliquée à évaluer par rapport au NL et les écarts de force sont donc plus réduits, ce qui sous entend une variance plus élevée... non ?

Non, parce que quand on domine une main adverse (brelan contre brelan inférieur, couleur contre couleur inférieure), on a environ 90% de chances de gagner le coup (les 10% adverses viennent des tirages runner-runner (couleur ou quinte backdoor quand on a brelan, ou full backdoor quand on a couleur max) qui font partie du jeu et qui ne doivent pas nous faire tilter). Ceci dit, la gestion de bankroll doit être prise en compte, parce qu'il faut avoir de quoi se caver plusieurs fois et, de ce point de vue, une table à 250 5-5 les blindes est l'équivalent d'une table à 1000 et 5-10 les blindes au Texas Hold'em). Dans tous les cas, il faut se rappeler qu'un jeu tight en Omaha est la clé pour gagner de l'argent en table complète. La variance est accrue en Omaha shorthanded, la variante la plus fréquente étant le 6-max sur internet, où le jeu est encore plus compliqué à cause de la fréquence plus importante de coups joués à deux ou trois joueurs maxi dans le pot, ce qui redonne de la valeur aux mains qui font deux paires max (avez-vous remarqué que je n'en ai pas parlé?), voire à la paire d'As en overpaire (dont je n'ai pas parlé non plus!!!).

Ce qui m'amène au critère le plus fondamental qui permet de gagner de l'argent en Omaha : la position. C'est la position qui détermine comment on peut payer au flop avec un tirage et le rentabiliser à la turn ou à la river quand on l'a touché. C'est la position qui fait qu'on va passer en premier de parole une main avec laquelle on aurait payé en position absolue, parce qu'il sera plus difficile (face à un bon joueur s'entend, face à un fish ou à une calling station on peut se permettre quelques écarts) de rentabiliser sa main si on touche son tirage. C'est la position qui dicte la règle d'or de la relance préflop à une table complète : quelle que soit sa main, on ne relance que lorsqu'on est en position. On ne fait pas d'option en Omaha, c'est du mauvais gamble car on a la position sur 2 joueurs et on ne l'a pas sur 5 autres joueurs.

Autre règle : il n'est jamais mauvais (cela ne coûte qu'une petite mise, celle du préflop) de passer un tirage à 8-10 outs sur une carte, lorsqu'on pressent que la table va s'exciter (gamble, tilt d'un joueur, etc.). Même si on a la cote (avec du 3 pour 1 ou du 4 pour 1 au niveau du pot, et à peu près autant au nvieau de la cote pour gagner le coup), ce n'est pas comme ça que l'on gagne; comme ça on est juste dans un gamble even pour le montant de son tapis ou de sa cave.

Les mises en Omaha : il n'y a quasiment pas de check-raise en Omaha. Quand on a une main, on mise le pot (au flop ou à la turn), et quand on n'est pas sûr, il vaut mieux checker que de miser un peu (rappelez-vous de l'effet de levier dû à la dernière mise). On ne se cache pas en Omaha, sauf éventuellement avec les très grosses mains qui ne peuvent pas perdre (carré floppé, ou quinte flush floppée). Mais ça dépend, si le board est et que vous avez carré de Neuf, checker est facile pour que les autres joueurs bluffent en misant ou touchent quelque chose à la turn; mais si le board est , il est toujours possible de miser comme si l'on avait un seul Neuf ou Roi-Neuf, et laisser le joueur qui a KK en main payer nos mises ou nous revenir dessus.

Relancer pour isoler en Omaha (préflop) n'a pas de sens en table complète. En shorthanded, certains joueurs sur-relancent préflop pour isoler un fish qui a relancé préflop, mais cela ne marche pas toujours.

Autre règle pleine de bon sens : Si tu aimes ta main au flop et que tu sais que tu vas jouer le coup à fond (et que si tu paies au flop, une mise à la turn te mettra à tapis), alors relance à tapis toi-même sur le flop. Ca ne perd pas d'argent et ça peut en gagner un peu plus.

A la rivière, on peut ajuster une mise de valorisation (toujours en étant max) en fonction de l'évidence de sa main. Si on avait couleur max à la quatrième et que la cinquième n'a rien changé, alors on va miser moins que le pot pour gratter une mise. En revanche, si l'on tirait la couleur et qu'elle n'est pas rentrée mais que la rivière nous donne une quinte max planquée, alors on va miser gros à la rivière pour laisser un doute à l'adversaire, puisqu'on peut aussi miser un tirage raté (parfois on bluffe en Omaha!), qui sera bien embêté pour payer avec son brelan max ou moyen.

Parfois, avoir le jeu max n'est pas signe qu'on va gagner le coup.

Exemple n°1 : avec , le flop vient . On a la main max évidente, mais on est très vulnérable si plusieurs joueurs sont intéressés par ce coup. S'il y en a un avec , un avec , et un avec , on a vraiment peu de chances d'être encore devant à la rivière. En position, on peut miser le flop, mais hors de position il faut absolument rentrer en mode check-fold, parce qu'on n'a aucun tirage pour améliorer la main.

Exemple n°2 : avec , le flop vient . C'est checké jusqu'à vous, vous pottez, et trois joueurs paient. La turn vient . Le brelan de Dames est encore max, mais un As, un Roi, un Valet, un Dix, un Neuf, un Cinq, un Quatre ou un Trois font potentiellement quinte, et un Coeur ou un Carreau qui ne fait pas de doublette fait couleur. En gros, on est nous-même à tirage avec 12 cartes pour gagner : les 10 qui font full (carré), le 2 de Pique et le 2 de Trèfle. Donc on a intérêt à ne pas miser la turn, bien qu'on soit max, et prendre la carte gratuite (qu'on laisse aussi à nos adversaires).

Un petit mot sur la paire d'As en main. De l'avis de Lyle Berman dans le chapitre sur le PLO de Super System 2, plus d'argent a été perdu en Omaha avec une paire d'As qu'il n'en a été gagné. En Omaha, une paire d'As a besoin d'améliorer pour gagner, et un brelan d'As est le minimum à avoir. Si les As sont colorés, jouer pour la couleur max permet de cumuler les chances. Mais une paire d'As ne gagne pas toute seule, et on peut passer préflop des mains avec une paire d'As (, etc.), et passer postflop des mains avec une paire d'As même sur un tableau pas trop menaçant ( sur un flop ). Comme je l'ai dit plus tôt, la relance préflop est liée au fait de posséder une bonne main (deux paires, quatre cartes connectées et colorées, bref quatre cartes qui fonctionnent bien ensemble) et une bonne position (bouton, cutoff, hijack, rarement plus haut). En table complète, une sur-relance préflop est rare lorsqu'il y a de la profondeur : aucune main n'est largement favorite sur toutes les autres, et toutes les mains ont besoin d'un flop favorable. Disons qu'un 3-bet préflop réduira raisonnablement le champ de 5 ou 6 joueurs qui voient un flop (table loose) à 2 ou 3 joueurs qui voient le flop sur ce coup-là. L'autre cas d'un 3-bet préflop est lié à l'existence d'un petit tapis, qui veut jouer un coup à fond, et qui en ce cas a intérêt à miser le plus tôt possible, pour bénéficier de la protection des gros tapis qui ne se laisseront pas de carte gratuite entre eux en cash game. Lorsque tout le monde joue en petit tapis à l'Omaha, on se rapproche du jeu shortstack similaire au Texas Hold'em, mais ça n'a pas grand intérêt en cash game et l'edge est faible - tout comme au Texas Hold'em, à l'exception des As.

Jouer deux paires max : En table complète, j'ai indiqué qu'il fallait éviter les petits brelans qui n'apportent que des ennuis; mais il est possible de jouer deux paires max si les conditions s'y prêtent. Par exemple, avec , sur un flop , on peut jouer 12 outs avec les As et les Neuf pour la quinte, et la doublette du Roi ou du Dix pour le Full. Attention toutefois, la probabilité qu'un autre joueur ait xx en main n'est pas négligeable, et ce genre d'accident peut coûter aussi cher que de payer tout du long avec un petit brelan. Un joueur potte le flop, un autre paye, vous payez en dernier, si la turn vient et que le même joueur potte et que le suivant paie (ou relance), vous n'avez plus rien à faire là parce que vous jouez probablement six cartes pour gagner (les As et les Neuf qui ne sont pas à Coeur), ce qui est largement insuffisant par rapport à la cote mise/pot.

Il me reste à parler des erreurs que vous pouvez observer chez les autres joueurs, pour bien comprendre s'ils savent jouer ou pas à l'Omaha.

- un joueur a checké alors qu'il avait le jeu max à un moment du coup : c'est une erreur qui coûte très cher. On ne fait pas de trapping en Omaha.

- un joueur a montré qu'il avait payé une relance préflop avec : il a misé sur une main qui ne vaut rien.

- un joueur relance fréquemment préflop, y compris depuis les blindes : c'est un gambleur qui aura des hauts et surtout des très bas en Omaha.

- un joueur perd de gros pots avec un petit brelan qui fait un petit full, ou bien en misant à chaque tour une paire d'As (ou une paire de Rois!) en main : c'est un débutant qui va perdre n caves en Omaha avant de se convaincre que ce n'est pas un jeu pour lui.

Un exemple pour préciser qu'on ne fait pas de trapping en Omaha :
Avec sur un flop , vous pottez (ou vous repottez si quelqu'un l'a fait avant vous), vous ne faites surtout pas check avec l'intention de laisser une carte gratuite ou de faire un check-raise si quelqu'un mise. Vous avez tout le jeu en main certes, mais vous êtes vulnérable. Vous pottez et tout le monde passe? Très bien, donne suivante. Il faut savoir gagner des petits pots.

Précisions sur la variance en Omaha : L'Omaha requiert une gestion de bankroll plus profonde par rapport à la cave lorsque les caves minimales sont faibles par rapport à la blinde (250€ sur une 5-5, c'est faible). A l'ACF, la plupart des joueurs sont cavés à 800 ou 1000 ou 2500 sur une PLO 5-5, ce qui permet de bien valoriser le jeu à la turn et à la river; alors que shortstack (ou peu profond), dès qu'il y a une petite relance préflop et que le pot fait 12 ou 14 BB au flop, tout de suite une mise du pot au flop vous oblige à vous engager complètement ou pas du tout. Ce genre de profondeur admet une variance plus importante parce que beaucoup de coups entre deux joueurs vont être joués à 64-36 ou à 60-40, et beaucoup de coups entre trois joueurs vont être joués à 30-34-36, ce qui constitue dans les deux cas un edge faible. Mais dès que quelques coups ont été joués de cette façon, alors les tapis deviennent plus profonds et le vrai jeu qui rapporte est de retour, notamment en misant fort sur la turn où le joueur à tirage n'a plus qu'une carte à venir pour gagner, alors les écarts se creusent et l'on passe à des avantages qui vont de 75-25 à 98-2 (les mains dominées ont parfois une seule carte pour gagner, celle qui fait carré ou quinte flush).

aiglon147 a écrit:

Ah oui bah tu vois moi dans l'exemple 1 ci-dessus j'aurai misé pour faire payer les tirages à mes adversaires alors que expliqué comme ça c'est sûr que l'on se rend mieux compte de la vulnérabilité évidente de notre main...

En effet, la main est vulnérable, et surtout quelqu'un d'autre peut avoir le même max que toi et lui peut avoir des possibilités d'amélioration alors que toi tu n'en as pas : ce concept s'appelle le freeroll et désigne la situation où un joueur, pour l'instant à égalité avec un autre (même main), peut gagner le coup mais ne peut plus le perdre. Ca existe aussi au Hold'em : contre sur un flop , celui qui a les Carreaux ne peut plus perdre, et pourra parfois gagner le coup si deux Carreaux viennent turn et river. C'est gratuit (d'où le nom de freeroll) et ça peut rapporter le pot.

En Omaha, il est vrai que le jeu smallball n'existe pas; toutefois en Omaha on joue aussi pour gagner beaucoup de petits pots sans combattre (on avait certes le jeu max ou le meilleur tirage, mais c'est très fréquent en Omaha). Seule la fausse impression qu'ils ont du jeu modifie le jeu calling station des adversaires. Exemple : avec , on potte en position sur un flop , et un joueur paie. A la turn, , et notre adversaire potte devant nous. Comme on n'a que 8 cartes (9-1 ici) pour battre une quinte, et pas la cote implicite pour se faire payer à la river, on passe, et on déduit qu'à moins que notre adversaire ait eu la main parfaite AKT9 avec le rab' de quinte à 16 outs (3A 3K 3T 3Neuf 4Huit), il a payé avec un tirage quinte intérieur (AKTx pour 9 outs en broadway, ou pire T98x pour la quinte en bas et 9 outs également), hors position et hors cote. La seule bonne chose à faire est de passer notre main à la turn (sinon on ferait la même erreur que lui a faite au flop), et de reporter à plus tard le moment où ce joueur renouvellera son erreur et que ça vous rapportera de l'argent.

J'arrête là ma prose, il y a quelques spots de bluffs qui existent (au flop quand il est dry, à la river lorsqu'on a les bloqueurs sur le jeu max), mais dans l'ensemble on a vu l'essentiel. Pour bien commencer en Omaha il faut :

- jouer à une table pleine;
- jouer serré dans la sélection des mains de départ;
- miser quand on a le jeu max non partagé;
- miser quand on a le jeu max partagé et des améliorations;
- miser quand on n'a pas le jeu max mais un gros tirage, avec au moins 13 outs pour être max, pour améliorer;
- payer ou passer le reste du temps.

Et savoir observer toutes les erreurs que ne manqueront pas de faire les autres joueurs à la table, car il y en aura sûrement beaucoup de commises. Vous pouvez tester en petites limites FR sur le net, et on en reparle après.

(...)

A partir de la $1-$2 (et toutes les limites au-dessus), les tables sont en 6-max, et le jeu est très différent. L'agressivité du jeu shorthanded a sa part, la position aussi (le métagame absolu c'est pot préflop au bouton sur un pot non ouvert avec any 4), et ce jeu admet une variance encore plus importante (essentiellement parce que, malgré la profondeur à 100BB, les joueurs choisissent de s'engager ou pas sur le flop, et non plus tard).

(...)

En outre, ce que je vous au écrit comme topo pour le PLO n'est qu'un début pour que vous ayez des repères, mais j'espère bien que par la suite vous me direz qu'il y a des situations que je n'ai pas couvertes, par exemple il y a T98ddc au board, un mec qui ne joue que max potte, vous payez avec KdQdJs7s, turn brique non doublette non carreau, il potte vous payez, river doublette, vous savez qu'il n'aurait pas potté deux fois hors de position avec le brelan, il checke et vous pottez pour lui mettre un gros doute en tête : aviez-vous le tirage full, le tirage carreau? Il pensera à l'un des deux, mais pas que vous aviez un jeu de quinte comme lui, parce que vous n'avez pas repotté au nom de vos améliorations.

That's all folks!

C'est rigolo que tu repost ce très bon article ici, car je l'ai relu il n'y a pas très longtemps...

Sujet mis en Post-it !

Merci Alex.

J'ai lu rapidement, je n'ai jamais joué en FR au Omaha.

Pour le SH, je pense que la surelance d'isolation en position est le principale "monneymaker" contre les "bons" joueurs comme contre les fish.

PK ? Car tout ce qui a été écrit sur le Omaha préconise un jeu prudent basé sur les nuts (la plupart du temps écrit par des joueur de FR live). Hors qd le ratio stak/pot augmente, les doubles paires, weak draw et bluff deviennent très profitables surtout qd le mecs attendent les nuts en face.

Bref c'est en 3bettant qu'on va intégrer le profilage, le hand reading, et "dérobotisé" le jeu.

De plus si vous faites un minimum de trie pré flop, il est impossible pour vos adversaire de vous exploiter en 4bettant OOP à 100BB+ , car vous n'avez qu'à payez et stak off qd vous touché + ou - le flop (TP se comporte très bien en Omaha vs une over).

2 mots d'odre pour le SH: "Position is NUTS" et "agression is NUTS"

Ha, j'oubliai 2 précisions,

1) Ne lisez pas le bouqin de Jeff Hwang sauf si vous voulez allé jouer en casino au USA. One line vous serez plus fishy qu'un débutant qui connait juste les règles et qui joue comme au HE.

2) Ne jouez pas one line sans un solide deal de RB.

Arabidopsis a écrit:

J'ai lu rapidement, je n'ai jamais joué en FR au Omaha.

(x) une table à 8 joueurs
(x) une table loose (4 joueurs ou plus par flop)
(x) une table d'Omaha 5 (5 cartes en main, à l'ACF par exemple)
(x) une table à 300BB

Dans tous ces cas, ma prose te sera utile, et le bouquin de Jeff Hwang aussi.

(*) shorthanded
(*) internet
(*) caves entre 20BB et 100BB
(*) hit and run

Dans ces cas-là, il faut adapter son jeu comme l'a dit Jules avec a) 3-bet préflop en position (pour isoler c'est à dire préparer un vol pour plus tard) b) le flop est le dernier moment pour choisir de se committer c) cet Omaha-là est le plus chiant qu'il soit, parce que l'absence de profondeur ramène la plupart des confrontations stack-off entre 60-40 et 40-60. Le bouquin de Rolf Slotboom est bien pour ces décisions-là.

Au fait, notre match en PLO HU en play money, on le fait quand?